Les Stratégies




15 Juin 2020

Beaucoup d’emplois menacés chez Conforama
Aujourd’hui c’est la question de l’avenir de Conforama qui est sur toutes les lèvres. D’après nos informations, l’enseigne a demandé à l’Etat de se porter garant pour lui auprès des banques dont la principale est BNP Paribas. Le montant du prêt requis est de 322 millions d’euros.
Le contexte actuel
L’un des secteurs les plus impactés du covid19, l’immobilier peine à se relever après le confinement qui a duré plus de deux mois. Alinéa a déjà déposé le bilan et se trouve en situation de redressement judiciaire alors qu’il comptait 2000 salariés et 30 magasins. Déjà en 2019, Conforama avait licencié 1900 employés pour cause de difficultés économiques. Depuis, la société se relevait peu à peu jusqu’à ce que survienne la pandémie du coronavirus. Il faut croire que ces deux mois de fermeture ont état le coup de trop, le coup qui risque de lui être fatal. A la réouverture suite au déconfinement, seul 20 magasins ont repris leurs activités alors qu’il en compte plus de 300 avec 8600 salariés pour un chiffre d’affaires de plus de 3 milliards.
L’Etat se porte garant
Pour faire face à ses exigences en trésorerie, Conforama demande à l’Etat de se porter garant pour acquérir un prêt d’un montant de 322millions. Il suit les pas des entreprises telles que Fnac-Darty, Europcar et Air France KLM. Il a sollicité un groupe de quatre banques à savoir BNP Paribas, Crédit du Nord, LCL et HSBC. L’Etat qui veut tout faire pour maintenir les entreprises à flot et sauver les emplois se porte garant pour 80 voire 90% de la dette sollicitée par Conforama. Pour mener à bien cette procédure de prêt, les quatre banques devaient se réunir vendredi dernier. Grande a été la surprise de tous lorsque BNP Paribas décide de ne pas participer à la réunion à la dernière minute. Le blocage s’installe

depuis alors que le groupe Conforama se trouve dans l’urgence absolue. Il aurait déjà notifié à l’Etat que les salaires du mois de juin ne pourront pas être payés si une solution n’est pas trouvée d’ici là.  Ce blocage par BNP Paribas semble être une récidive si on sait qu’une telle situation avait été provoquée par la même banque lors du déblocage de 7milliards pour venir à la rescousse d’Air France. Cette attitude irrite le ministère de l’économie qui tend à noter un défaut de solidarité économique et la banque qui se défend en arguant n’être que dans une logique de cohérence industrielle.
But est aux aguets
Le groupe But qui est le concurrent principal de Conforama est aux aguets pour effectuer une fusion acquisition ou une acquisition pure et simple. Il a 215 magasins en France et un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards. Selon son PDG Alexandre Falck, But propose de reprendre la totalité des magasins de Conforama et la totalité de ses salariés. Toutefois, la dette financière ne sera pas supportée. Dans l’état actuel des choses, la suite dépendra de l’attitude de l’Etat et des banques, en particulier BNP Paribas.