L’avenir de l’alliance entre Renault et Nissan, depuis l’affaire Carlos Ghosn, serait, selon François Lenglet, sous ciel trouble du fait de trois importantes questions qui méritent d’être résolues. Pour rappel, c’est une affaire de rémunérations non déclarées qui a été à l’origine du changement de dirigeant à la tête de Nissan. Carlos Ghosn cédait alors sa place à Saikawa. Mais il se trouve que ce dernier n’est pas étranger de cette affaire également. D’où la nécessité de lui trouver un nouveau successeur.


Revoir les accords entre les deux constructeurs

La première question est celle de revoir les accords entre les deux constructeurs. Le président de l’alliance et président de Renault, Jean Dominique Sénard est depuis lundi à Tokyo, pour s’entretenir avec les potentiels candidats au poste de Président de Nissan.
Dans ces accords qui doivent être revus, Nissan souhaiterait en effet bien plus d’autonomie vis-à-vis du groupe français. Le japonais voudrait  que le modèle de tutelle exercé par le français soit différent de ce qui existait du temps de Ghosn.
Renaud devrait donc diminuer sa participation au sein de l’industriel nippon. Actuellement, elle est de 43%. Il s’agirait également de revoir les accords RAMA qui empêchent au français d’agir sur des décisions internes et stratégiques du groupe Nippon. Il faut dire que Nissan est un patrimoine national tout comme Renault l’est pour la France.
 

Alliance Renault-Nissan : des questions qui pourraient tout changer
 
Discuter autour l’équipe dirigeante de Renault

Il est aussi question de discussion autour de l’équipe dirigeante de Renault. C’est la seconde question à résoudre. Renault est dirigée  par Dominique Sénard, choix de l’Etat français et principal actionnaire du constructeur. Comme numéro deux, Thierry Bolloré, un proche de Ghosn. Si on ne trahit pas ouvertement un désamour entre les deux hommes, on peut considérer que c’est un également un épisode à résoudre car les deux dirigeants ne se sont jamais choisis.

Une potentielle fusion avec Fiat

Comme projet soumis par Dominique Sénard et jusque-là bloqué par le ministre de l’économie, une potentielle fusion avec l’italien Fiat. Renault et Fiat avaient déjà ensemble étudié des nombreux projets communs sur lesquels une collaboration serait possible.

Il faudrait cependant définir au préalable toutes les conditions autour desquelles la nouvelle alliance Renault, Nissan et Fiat pourrait avoir lieu. Mais si des nombreuses interrogations se posent, c’est notamment au sujet de la santé financière de l’italien qui ne semble pas saine. Tous les observateurs s’accordent à croire que Fiat ne pourrait prospérer seul, d’où l’importance de signer des alliances.