Explorer de nouveaux horizons, telles sont récemment les ambitions du groupe Accor. Pour le géant de l’hôtellerie européenne, il s’agit d’une possibilité de prendre part au capital d’Air France-KLM en étudiant la possibilité de racheter les parts de l’Etat. C’est cette proposition qui a été présentée au Bercy tout en attendant une réponde favorable.


Le groupe Accor, nouveau partenaire d’Air France-KLM ?

L’actionnariat de l’Etat, un problème pour Air France-KLM

Avant sa fusion avec la compagnie néerlandaise KLM, Air France était sous le contrôle total de l’Etat qui détenait 14,3% du capital et 22,7% des droits de vote du groupe. La fusion et la participation de plusieurs autres investisseurs au capital ont réussi à diminuer l’influence du pouvoir public dans les décisions du groupe. Mais, même si elle est faible, elle pèse et ne permet pas à cette grande entreprise d’évoluer librement comme elle le devrait. La combinaison des grèves chez Air France-KLM et le départ soudain du PDG Jean-Marc Janaillac suite à un vote interne a susciter la réaction de plusieurs analystes, entre autres, Yann Derocles, analyste financier de la société Oddo. Ses analyses ont montré le pouvoir de l’Etat dans les prises de décision, ce qui n’est pas profitable à l’entreprise. La présence de l’Etat dans l’actionnariat du groupe ne facilite pas les recherches pour le poste vacant du PDG. Ceux qui sont dans les collimateurs du groupe craignent le véto de l’Etat, mais aussi un poste qui n’est pas bien payé, vu les défis à relever.


Une collaboration qui peut susciter des crises

Cette situation est une belle opportunité pour l’hôtelier Accor, d’autant plus que cela permettrait d’offrir de meilleurs services aux passagers. Air France regorge de nombreuses potentialités qui intéressent Accor, à savoir, la gestion optimisée des recettes et le yield management. Le groupe a de bonnes stratégies qui lui permettent de fidéliser ses clients. Une prise d’action d’Accor dans le capital d’Air France-KLM est une belle opportunité pour conquérir de nouveaux marchés et horizons. Mais pour que ce mariage soit possible, il est très important de prendre en compte de nombreux critères obligatoires au sein de l’Union Européenne. En premier lieu, le capital devra être majoritairement détenu par des actionnaires de la région. De plus, cette collaboration entre ces deux géants n’est guère appréciée par différents syndicats des pilotes de la société. Pour ne pas amplifier les tensions sociales qui sont déjà existantes, le gouvernement annonce que cette situation est juste en état de réflexion et que le seul but de cette éventualité est de garantir la santé d’Air France-KLM.