Orange s’ouvre les portes de Canal Plus et Telecom Italia, deux entreprises qui sont sous la coupole de Vivendi. Selon le banquier d’affaires Jean-Marie cette opération découle d’une stratégie bien ficelée entre Vivendi et Orange dans le but d’aider le groupe de Bolloré pour la gestion de son empire médiatique. L'opérateur pourra à travers ce deal accéder à Telecom Italia. C’est une hypothèse imaginée par Jean-Marie Messier qui suscite déjà beaucoup d'espoir. Cela est confirmé par le fait que l’actionnaire principal de Vivendi Vincent Bolloré et le PGD d’Orange Stéphane Richard se sont réunis récemment ainsi que leurs équipes respectives.


Un deal insoupçonné entre Vivendi et Orange concernant Canal+ et Telecom Italia
L’intérêt non caché d’Orange pour Canal Plus

Sans développer clairement ses propos, un porte-parole d’Orange laisse encore plus planer le doute. En effet, il est intervenu devant les médias en faisant remarquer que l’explication donnée par le banquier d’affaires peut bien se dérouler ainsi. Au-delà de son accès à Canal Plus Orange est plutôt attiré par les offres au niveau de la chaine de télévision généraliste française. En effet, Orange envisage avec Canal Plus de donner une autre vision de la télévision à travers ses smartphones. Ainsi le géant français des télécommunications a tout un intérêt à gagner avec sa collaboration à Canal Plus lorsque sa déconvenue notée avec ses chaines sport arrêtées en 2012 lui a bouffé pas moins de 1,6 milliard d’euros.

Ce partenariat lui permettra d’être dans les pattes de son concurrent SFR qui s’est payé le luxe des droits TV du football anglais. Donc pour avoir toujours un argument de taille à présenter devant SFR, Orange se voit dans l’obligation de collaborer avec Vivendi. Son concurrent n’hésite pas si l’occasion se présente à le chambrer publiquement. Cela a été le cas ce 21 juin passé où Patrick Drahi dans un ton comique disait qu’Orange suivrait SFR même s’il produisait des séries. Au-delà de Canal Plus France Telecom porte aussi un intérêt pour Banijay Group, une société de production dont Vivendi détient les 26%.
 

Telecom Italia, un dossier sensible

Pour l’autre deal concernant l’entrée d’Orange au niveau de Telecom Italia, le sujet devient plus délicat. En effet, la coopération entre ces deux entités va déboucher à une coopération internationale dont Stéphane Richard devra engager Orange lui qui a toujours montré son intérêt pour la patrie du Président Sergio Mattarella. Le PDG d’Orange bien au courant de la situation financière qui équivaut à Telecom Italia n’a pas  la latitude d’agir à sa convenance. En effet, il est impossible à Orange d’agir à sa guise surtout lorsque cela fait appel à opter pour un partenaire.

Contrairement à d’autres opérateurs, Orange a cédé une partie de son capital à l’État. Donc même si ce dernier ne détient au total que 23% du capital (13,4% directs et 9,6% par Bpifrance), il exerce une forte omniprésence dans l’entreprise à tel point que rien ne peut se conclure sans son accord. La débâcle avec Bouygues en est un exemple même si le PDG a longtemps travaillé sur ce dossier pour son aboutissement. Donc la relation tendue entre Vincent Bolloré et l’État ne laisse rien présager de bon pour la suite des évènements.