Invité sur le plateau de BFM Business le 5 novembre dernier, Jacques-Antoine Granjon, PDG de Vente-privée s'est expliqué sur les raisons qui l'ont poussées à mettre un terme à ses activités aux Etats-Unis.


Pourquoi vente-privée n'a pas fonctionné aux Etats-Unis
Pour Jacques-Antoine Granjon, l'aventure américaine se termine et se traduit par un échec relatif. Le chiffre d'affaires de Vente-privée aux Etats-Unis s'élève à 50 millions de dollars et il s'en dit très satisfait. Pour autant, ces ventes ne sont pas suffisantes pour rentabiliser la joint-venture créée avec American Express sur ce territoire. «Nous visions 3 à 4 millions de membres grâce à notre partenariat avec American Express, mais nous n'en avions que 1,2 million au bout de trois ans», explique Jacques-Antoine Granjon.
 
Et d'argumenter sur les différences de "culture du déstockage" entre les Etats-Unis et la France, les Américains bradant, discountant et déstockant en permanence. «Aux États-Unis, de nombreuses marques fabriquent pour les outlet, et les stocks sont paradoxalement plus rares pour des acteurs comme Vente-privée», souligne Jacques-Antoine Granjon. De plus, aux Etats-Unis, les marges de Vente-privée sont moins importantes qu'en Europe. D'où son souhait de se recentrer sur l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie. Présent dans huit pays d'Europe, le groupe réalise 20 % de son activité hors de France, à commencer par l'Allemagne, l'Espagne et l'Italie.
 
L'aventure américaine de Vente-privée aura finalement duré 3 ans et coûté l'équivalent de 15 millions d'euros, « c'est 30% du résultat annuel de vente-privée » indique Jacques-Antoine Granjon. « C'est un choix rationnel, la société n'était pas profitable ; or, dans le commerce, il faut croître, certes, mais sur des bases de profitabilité saines.»
 
Pour le PDG, la société reste fidèle à ses principes et à son cœur de métier, celui de vendre des produits de marque et principalement du prêt à porter, sans exclure de se diversifier comme c'est déjà le cas sur les voyages et les produits alimentaires : «Notre modèle est axé sur l'offre, pas question de traquer les clients.» indique Jacques-Antoine Granjon. Vente-privée, compte aujourd'hui 24 millions de membres et en gagne 3 millions chaque année. La société espère atteindre le cap des 50 millions d'ici à dix ans.