Les Stratégies




20 Janvier 2014

Contrairement à toutes rumeurs, Peugeot le constructeur automobile français doit financer sa croissance. Et c’est sur le marché chinois très porteur qu’il doit compter. La Chine est donc un partenaire de choix.


Peugeot chez les chinois : bien pensé ?!
Un marché qui évolue

La famille Peugeot a toujours démontré sa capacité à faire face aux difficultés depuis sa création. Au fil de l’histoire contemporaine, le Groupe a su tirer son épingle du jeu et garder la main sur l’entreprise encore familiale.
Pour le comparer à l’autre constructeur français Renault, mené par Carlos Ghosn, Peugeot Citroën Automobiles n’a pas su réellement construire une alliance internationale durable avec des concurrents devenus des alliés.
Les amourettes avec Mitsubishi sont restées lettre morte, pour se solder à un échange standard de moteurs, soit rien de très heureux. General Motors, qui reste l’ancienne concubine de Renault n’a pas non plus fait flamme. Pour le moment, le couple a dépassé la passion pour se retrouver sur un terrain pragmatique où ils déchantent chacun.
Toutes ces tentations répondent à un marché qui bouge. L’Europe est un marché mature qui n’a guère de gros potentiel en termes de conquête. Hélas, contrairement à Renault qui s’est amouraché d’Avtovaz et Avtoframos à Moscou, Peugeot a vu l’année passée un repli à deuxchiffres de ses ventes au pays des Soviets.
Ce n’est qu’en Chine, que l’entreprise familiale déjà très bien implantée gagne du terrain. Alors, c’est sur cette zone géographique qu’il faut absolument miser. « Révolutionnaire », comme l’indiquait la publicité avant-gardiste de Citroën pour la ZX.

Polygamie officialisée

La famille Peugeot n’a donc pas d’autre choix de concentrer ses atouts vers l’Asie. Pour financier sa croissance, - et non pas pour compenser un déclin - , PCA doit miser sur des investisseurs extérieurs.
Il n’y a rien de plus élémentaire que de demander humblement à ses partenaires comme Dong Feng, le constructeur historique chinois qui fabrique en local une bonne partie des produits Peugeot – Citroën. Et comme la croissance risque d’être forte, pour minimiser les risques, Peugeot se tourne vers l’Etat français.
C’est donc un mariage à plusieurs qui se profile : un véritable partenariat stratégique. Comme le souligne Daniel Dupuis, associé du cabinet de développement de partenariats stratégiques Lean’Ovation, « c’est une alliance qui prend tout son sens dès lors que le marché est porteur et que les produits sont adaptés avec un maximum d’innovation ». La polygamie prend donc tout son sens, comme l’a déjà effectué Renault avec Nissan, General Motors, Isuzu et bien d’autres.

Future alliance à bien diriger

L’ouverture reste toutefois tout à fait maîtrisée puisque Dong Feng et l’Etat français ne devraient pas dépasser chacun les 14% du capital et ainsi ne pas disposer d’une minorité de blocage. La famille Peugeot a plus d’un tour dans son sac, et c’est en tout bien fondé, notamment au niveau stratégique que cette augmentation de capital pourra se faire. La famille Peugeot devrait donc toujours détenir la gouvernance, et de ce fait, il n’y a pas de crainte pour que l’entreprise passe entre des mains étrangères.