Où en sont les entreprises françaises dans l'exploitation des données clients ? C'est le sujet d'une récente étude du cabinet EY menée auprès d'un échantillon de 150 entreprises française et qui démontre que les big data sont loin d'être intégrées à l'activité économique en France.


EY fait le point sur les Big Data dans les entreprises françaises
Un article rédigé par Laurent Leloup sur le site Finyear apporte un éclairage sur les enseignements de l'étude et en fait une synthèse. On y apprend que c'est une faible proportion d'entreprises, dans l'échantillon étudié, qui peut se targuer d'exploiter les gros volumes de données. Les autres sont encore dans le flou et attendent de voir comment cette tendance va évoluer. "Ce retard s’explique par des freins d’ordre psychologique, stratégique, organisationnel ou technologique, que nous avons identifiés tout au long de la chaîne de valeur de l’exploitation (Big) data." explique l'auteur de l'article.
 
L'indice créé par EY pour juger de la maturité des entreprises vis à vis des big data permet par ailleurs d'établir un grand décalage entre le "« buzz » que génère le concept flou du Big data et la réalité de la maturité des grandes entreprises.". Les plus matures d'entre elles parviennent à anticiper les enjeux stratégiques liés à l'utilisation optimisée de leurs données, à collecter des données hétérogènes issues de différents canaux, à constituer des équipes d'experts (data scientists et autres spécialistes), à s'adapter aux nouvelles technologies de traitement des données et à prendre en compte les enjeux de "privacy", c'est à dire la protection de la vie privée de leurs clients dont sont issues les données.
 
Concernant les canaux de collecte, ce sont encore majoritairement les systèmes traditionnels tels que la facturation client qui permettent aux entreprises de récupérer les données, ainsi que les outils de CRM. Les canaux digitaux et mobiles sont quant à eux exploités par les entreprises des secteurs de la grande distribution et des TMT (Technologies, Médias, Telecoms).
 
Un autre obstacle rencontré par les entreprises est celui des données non structurées, collectées par 45% d'entre elles. Ce sont souvent des verbatims collectés sur des espaces client en ligne ou remontés des points de vente, des conversations numériques, des avis ou encore des "sons" et des vidéos. Or, seules 27% des entreprises se disent suffisamment outillées pour exploiter ces données. Enfin, les entreprises ne sont pas encore prêtes à faire de la statistique prédictive, manquant à la fois d'outils, d'expert et d'espace de stockage pour le nombre exponentiel de leurs données.