Le quotidien Le Monde a révélé un partenariat surprenant entre la startup française Blablacar et le géant de l'énergie Total. Autour de 2012, Total, sous pression des nouvelles obligations environnementales, cherche à verdir son image en soutenant des initiatives écologiques. C'est ainsi que le covoiturage devient un moyen stratégique pour l'entreprise de remplir ses objectifs en matière de transition énergétique.


Blablacar financé par Total : quand l'écologie cache des intérêts

Un accord secret
Total s'associe donc à Blablacar, offrant une somme d'argent à chaque conducteur inscrit sur la plateforme, ce qui permet à l'entreprise d'acquérir des Certificats d'Économies d'Énergie (CEE). Ce partenariat est approuvé publiquement par le ministère de l'Écologie, mais les détails de l'accord restent confidentiels. Blablacar bénéficie ainsi d'un monopole de facto dans le domaine du covoiturage, ce qui lui permet de se développer rapidement et même d'acquérir des concurrents comme Klaxit en 2023.
Des hypothèses fantaisistes
En parallèle, l'État met en place un système de soutien plus large au covoiturage, offrant une prime aux nouveaux inscrits sur différentes plateformes. Cependant, les prévisions sur le nombre de trajets effectués par ces nouveaux covoitureurs s'avèrent bien loin de la réalité. Plus de la moitié d'entre eux ont effectué moins de dix trajets en 2023, ce qui remet en question l'efficacité réelle de ces incitations.
Un bilan en demi-teinte
Malgré ces initiatives, le nombre de véhicules en circulation en France ne diminue pas, contrairement aux attentes. Les chiffres du ministère de la transition écologique révèlent même une légère augmentation depuis 2016, et seulement 3 % des passagers déclarent avoir covoituré en voiture. Ces données remettent en cause l'efficacité des politiques de covoiturage mises en place, laissant planer des doutes sur leur réelle contribution à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.