Les Stratégies




2 Mars 2022

C’est maintenant confirmé, aprês des tractations qui auront durées de longs mois, le groupe minier Eramet a signé un protocole d’accord de cession de sa filiale Aubert & Duval, au consortium composé d’Airbus, Safran et Tikehau Ace Capital.

Eramet a publié mardi matin, un communiqué oû il fait savoir que « les trois partenaires prévoient d’acquérir 100 % d’Aubert & Duval à parts égales, à travers une co-entreprise créée à cet effet ».


Aubert & Duval cédé à 95 millions d'euros
Les prémices d’une cession
 
Le consortium se positionne ainsi pour un l’acquisition conjointe  d’Aubert & Duval qui fait partie des deux employeurs les plus importants de l'Ariège et détenteur de sept sites en France, dont celui de Pamiers.
 
La Pdg d’Eramet, Christel Bories avait indiqué en juillet 2020, que la cession d’A & D était envisageable suite à des pertes de près de 89 millions d’euros enregistrées en 2019.
 
C'est suite à cela  que Safran, Airbus et Ace Capital Partners avaient formulé une première offre au printemps dernier pour acquérir l’entreprise spécialisée dans la fabrication et l’usinage d’alliages de haute performance mais qui fût rejetée par la maison-mère d’Aubert & Duval. 

Un aspect stratégique
 
Le groupe assure de la pertinence d'une telle opération en laissant entendre dans son communiqué que '' cette opération permettrait à Aubert & Duval, adossé à des acteurs majeurs de l’industrie aéronautique, de bénéficier du soutien nécessaire à son développement ».
 
D'autre part, le projet est bien suivi du côté de l'état qui est actionnaire d’Eramet. Bruno Lemaire, ministre de l’Économie et des Finances s'était prononcé sur la question lors de son passage au Sénat en avril 2021. Il avait souligné que le gouvernement était « très attentif à ce que le schéma de cession qui sera retenu préserve la souveraineté et l’indépendance nationale des activités critiques d’Aubert & Duval […] s’agissant des enjeux de souveraineté ».
 
Jérôme Fabre, directeur général adjoint d’Eramet a confié que cette cession clarifie l’avenir stratégique de l’entreprise et permettra à A & D de disposer dans son capital de nouveaux actionnaires qui connaissent les secteurs d’activité du groupe, la valeur stratégique de ses compétences et leur importance pour préserver la souveraineté industrielle française et européenne. 

L'appréciation de la Cgt
 
Cette opération a été bien accueillie par la CGT qui est le syndicat majoritaire sur le site de Pamiers. Son délégué syndical central CGT d’Aubert & Duval, Gilles Pont qualifie cette acquisition comme ''une bonne nouvelle''. Toutefois il a exprimé une préoccupation par rapport à l'aboutissement du projet pour des questions relatives à la concurrence à l'image du dossier de cession Usinor à Arcelor. Pour lui si le rachat est acté par les autorités européennes de la concurrence, cela offrira de nouvelles perspectives avec à leurs côtés des investisseurs qui sont du métier et qui pourront amener des fonds.
 
Notons que cette cession qui devrait se solder par un prix de vente de 95 millions d’euros est prévue d’ici fin 2022. Elle devra être soumise à la consultation des instances représentatives du personnel et à l’obtention de l’ensemble des autorisations réglementaires.