La société Atos connaît une augmentation de 9,31% de sa valeur boursière, atteignant 6,88 euros. Cette montée en flèche intervient alors que le patron de Onepoint, détenant près de 10% du capital d'Atos, plaide pour une renégociation avec Daniel Kretinsky.

 

Appel à la renégociation
 
Dans une interview accordée aux Echos, David Layani, le patron de Onepoint, a plaidé en faveur d'une renégociation entre Atos, spécialiste de la transformation digitale, et Daniel Kretinsky. Il a exprimé le désir de libérer Daniel Kretinsky de l'augmentation de capital qui a créé des tensions et, en contrepartie, de revoir à la hausse le prix pour TechFoundations.

Les projets de scission du groupe Atos et de la cession de Tech Foundations à Daniel Kretinsky ont suscité des critiques et des préoccupations.

David Layani a souligné son engagement en tant qu'actionnaire de référence et son intention de rester investi à long terme. Il souhaite apporter un ancrage français, de la stabilité et du soutien à l'entreprise.

Des réactions politiques notées
 
Des députés ont déposé des amendements proposant de nationaliser temporairement une partie ou l'ensemble d'Atos, arguant que certaines activités de l'entreprise sont cruciales pour la souveraineté et la sécurité nationale.

Atos est un leader international de la transformation numérique, du calcul haute performance et des infrastructures liées aux technologies de l’information, créé en 1997. Il est le n°1 européen du cloud, de la cybersécurité et des supercalculateurs.

L'entreprise génère un chiffre d'affaires de 11,3 milliards d'euros, réparti en deux divisions : Evidian, spécialisé dans la transformation numérique, les mégadonnées et la sécurité, représentant 47% des ventes, et Tech Foundations, axé sur les infrastructures et les environnements de travail connectés, représentant 53% des ventes.

Atos prévoit de scinder le groupe en deux sociétés distinctes d'ici la fin de 2023 : Tech Foundations, axé sur l'infogérance, et Evidian, spécialisé dans le digital, le cloud et la sécurité.

La société a une situation financière maîtrisée avec 2,7 milliards d'euros de facilités de crédit pour couvrir les besoins estimés à 1,8 milliard d'euros pour les restructurations. Cependant, sa dette augmente à 1,45 milliard d'euros.

Les enjeux pour le groupe Atos
 
La stratégie d'Atos vise à scinder le groupe en deux sociétés distinctes, avec des objectifs de redressement financier pour Tech Foundations et de croissance pour Evidian.

L'entreprise s'engage dans une stratégie d'innovation avec des partenariats universitaires et des collaborations avec d'autres acteurs majeurs du secteur.

Atos met en avant une stratégie environnementale visant la neutralité carbone en 2028 et la réduction des émissions d'ici 2025. La société investit également dans les supercalculateurs à hydrogène et les technologies quantiques.

Atos doit faire face à un taux d'attrition élevé de ses salariés, une dynamique commerciale incertaine, et un objectif de revenus stables avec une marge opérationnelle de 4 à 5% pour 2023.

La société doit également relever le défi de la pénurie de talents dans le marché français du numérique.

Enfin, la rémunération des professionnels de la sécurité de l'information en France est inférieure à celle du monde anglo-saxon, ce qui peut poser des défis en matière de rétention des talents.