Alors que Boeing fait face à des défis financiers majeurs et à des problèmes de sécurité, la rémunération proposée pour David Calhoun, son PDG, suscite des interrogations et des critiques. Malgré les pertes de l'entreprise, le conseil d'administration envisage une augmentation substantielle de sa rémunération, qui sera soumise au vote des actionnaires lors de la prochaine assemblée générale.


Boeing confronté à des difficultés financières, mais son PDG vise une augmentation de 45%
Une hausse de salaire controversée
La rémunération prévue pour David Calhoun en 2023 s'élèverait à 32,8 millions de dollars, soit une augmentation de 45% par rapport à l'année précédente, malgré les difficultés rencontrées par Boeing. Ce montant comprend un salaire de base de 1,4 million de dollars et des attributions d'actions d'une valeur d'environ 30 millions de dollars, une décision qui suscite des interrogations étant donné les performances mitigées de l'entreprise.
Boeing a enregistré des pertes importantes, notamment près de 4 milliards de dollars au premier trimestre, en raison d'incidents de sécurité majeurs, tels que l'arrachement d'une porte sur un 737 MAX d'Alaska Airlines. Ces incidents ont entraîné des enquêtes et des compensations financières, affectant la réputation de fiabilité de Boeing.

Controverses autour de la rémunération de Calhoun
La proposition de rémunération de Calhoun est critiquée par ISS, une agence de conseil aux actionnaires, qui recommande son rejet lors de l'assemblée générale. ISS critique notamment l'augmentation liée à l'ancienneté et les dépenses excessives pour l'usage de jets privés, estimées à 515 000 dollars annuellement.
Le vote des principaux actionnaires, dont les gestionnaires de fonds Vanguard, Newport et BlackRock, sera déterminant pour l'approbation de la rémunération de Calhoun. Cette décision intervient alors que Calhoun prévoit de se retirer plus tard dans l'année, laissant Boeing confronté à des défis de sécurité et de stabilité financière.
La rémunération de Calhoun soulève des questions sur la responsabilité des entreprises envers leurs parties prenantes, surtout dans un contexte où la sécurité et la fiabilité des appareils sont cruciales. Alors que Boeing cherche à restaurer sa réputation, la gestion des rémunérations de ses dirigeants demeure un sujet sensible, témoignant des tensions entre incitations financières et responsabilité sociale.