Les raisons d’une telle précipitation
Les deux start-ups semblent avoir peur d’une dégradation de l’économie américaine caractérisée par un ralentissement économique et une fermeture de la porte d’entrée en bourse. C’est ce qui les motive à vouloir entrer en bourse le plus rapidement possible. D’ailleurs, certains signes de ce ralentissement économique commencent à se faire voir. Une chute des actions de valeurs technologiques à hauteur d’environ 25% est notée et la situation ne semble pas s’améliorer. Une suppression de plus de 10 000 emplois aux États unis a été annoncée par General Motors qui est considéré comme une référence américaine. Alors lorsque celui-ci procède à la fermeture de ses usines, il y a mille raisons d’avoir peur. Cette précipitation est aussi justifiée par une autre raison financière. Ainsi la première application qui entrera en bourse sera considérée comme référence en ce qui concerne les prix, l’état d’esprit des investisseurs et les montants élevés. Ce qui entrainera une réduction de la marge de manœuvre de la deuxième société de mobilité qui entrera en bourse.
Ces start-ups auront-elles du succès en bourse ?
Rien ne garantit cela, cependant les estimations faites sont énormes. Elles sont d’environ 15 milliards de dollars pour la société Lyft et 120 milliards de dollars pour la start-up Uber, des estimations supérieures à celles de l’entrée en bourse de Facebook. Les 120 milliards pour Uber semblent être excessifs alors que celle-ci a eu une perte de plus d’un milliard durant ces trois derniers mois. Cependant, Uber a fait la promesse de devenir une plateforme de mobilité à l’échelle mondiale. Les investisseurs et les entrepreneurs courent après les plateformes qui attirent plusieurs millions de clients et qui représentent d’immenses opportunités financières. Avec Amazon qui est devenu en 20 ans un géant du commerce et des loisirs au niveau mondial ainsi que Facebook qui est devenu une plateforme unique, Uber vise à s’approprier toute l’économie mondiale de la mobilité.
Une IPO avec un capital énorme
Une valorisation un peu plus récente d’Uber était estimée à 72 milliards de dollars lorsque le constructeur Toyota a fait son entrée dans le capital de l’entreprise américaine de réservation de chauffeurs. Pour cette nouvelle procédure lancée discrètement et annoncée par le Wall Street Journal, les chiffres sont plus énormes. Pour que cette entrée en bourse soit effective, les cabinets Morgan Stanley et Sachs ont effectué un travail de base et ont proposé une valorisation de cette entreprise américaine qui atteindrait les 120 milliards de dollars. Si cette IPO arrivait à se faire, ce sera un record mondial dans le secteur de la technologie. Avec cette opération, Uber aura réussi le pari de dépasser la valorisation boursière de trois constructeurs combinés, à savoir : Fiat Chrysler Automobile, General Motors et Ford.
Le secteur de l’autopartage se développe
Si cette IPO est valorisée à 120 milliards de dollars, Uber voudrait réduire les coûts avant les opérations. En effet, le marché de l’autopartage est encore à ses débuts et commence à peine par prendre de l’ampleur. Les deux grands concurrents Uber et Lyft se partagent les parts du marché, respectivement 69% et 208%. Pour ces deux entreprises, les scénarios sont identiques dans cette année. Uber a enregistré au troisième trimestre, une perte de plus de 20% que celle de son deuxième trimestre, environ 1,07 milliard de dollars. Par contre, il connaît une hausse de 38% dans son chiffre d’affaires et qui atteint les 2,95 milliards de dollars. Même si les sommes perdues ne sont pas les mêmes chez Lyft, elle aussi a enregistré d’énormes pertes sur ces deux trimestres passés. Par contre, Lyft connaît une dynamique de croissance plus accentuée que celle d’Uber. Il est à noter que les mutations sur le marché permettent à l’autopartage de se développer de manière considérable. Selon les experts, les investissements pourraient atteindre les 285 milliards de dollars en 2030.