Les Stratégies




31 Août 2015

Une étude Precepta Stratégiques et que présente en vidéo Aurélien Duthoit, directeur des synthèses remarque que le nombre croissant d’adeptes du partage et la variété toujours plus grande des biens et services disponibles ne doivent pas faire oublier un certain nombre de vents contraires de nature à en ralentir leur progression.


Les freins à l'économie du partage
La première réserve, selon cette étude, "c’est que cette mise en commun implique une certaine prise de distance par rapport au bien ou au service fourni, et que cette dernière est loin d’être toujours évidente. Le partage s’arrête souvent là où débute l’intimité : tout le monde n’est pas prêt, même contre de l’argent, à partager son logement ou louer un objet possédant une valeur affective particulière."
 
La deuxième réserve se base sur le fait que l’acte d’achat et la propriété sont toujours très importants aux yeux des consommateurs : "Il est incontestable que les modèles basés sur l’usage plutôt que la propriété permettent d’accéder à une variété bien plus importante de biens et de services. Il est tout aussi incontestable que l’acte d’achat et la possession relèvent de ressorts psychologiques profonds et répondant à des besoins que ne satisfont pas les modèles de partage. Ces variables n’ont naturellement pas la même intensité chez tous les individus et pour tous les types de produits, mais on ne peut en nier la Ripospuissance."
 
La troisième réserve est liée au fait que le législateur va moins vite que le progrès technologique : "Les innombrables conséquences de l’économie du partage en termes de fiscalité, de concurrence avec des activités commerciales formelles ou tout simplement de sécurité sont de mieux en mieux caractérisées. La législation va nécessairement évoluer, et s’orienter vers un encadrement plus rigoureux des activités de partage. Or, les modèles de partage prospèrent précisément par leur capacité à réduire les coûts de transaction et par les avantages économiques qu’ils procurent notamment à ceux disposant d’actifs à partager. Les bénéfices existeront toujours, mais seront moindres."
 
La dernière réserve a trait à la réponse qu'apporteront les industries aujourd'hui "défiées" par ces nouveaux modèles : "Leur riposte ne pourra pas éternellement se résumer à un jeu d’influence sur les pouvoirs publics et les décideurs, c’est-à-dire une approche exclusivement défensive. C’est désormais à eux d’apporter une riposte à ces pratiques tendant à les mettre en périphérie de leurs propres marchés. Leur marque, leur savoir-faire, leur relation historique avec leurs clients et leur puissance de feu financière doivent leur permettre de s’adapter et de se positionner clairement sur des configurations de marchés résolument duales où usage et propriété cohabitent."