Selon une annonce récemment parue, la plateforme de livraison Deliveroo a annoncé pour ses livreurs en France, la mise en place d’une couverture maladie qui viendra en complément des indemnités journalières déjà versées par la Sécurité Sociale. Jusqu’à 15 jours d’absence, ils percevront 30 euros par jour. C’est une startup bruxelloise, Qover qui sera en charge d’administrer ladite assurance complémentaire.


Deliveroo France : mise en place d’une couverture maladie pour ses livreurs
Un effet d’annonce sans plus

La plateforme Deliveroo a annoncé récemment la mise en place d’une couverture maladie complémentaire aux indemnités versées par la Sécurité Sociale. Elle sera administrée par Qover, une startup bruxelloise spécialisée dans le travail indépendant. Mais  selon le Co-fondateur du collectif de livreurs parisiens Clap, Jérôme Pimot, il s’agirait là simplement d’un effet d’annonce.
« C’est  un effet d’annonce semblable à l’annonce faite en 2017 par Deliveroo au sujet de la mise en place d’une assurance accident », déclare-t-il. Il rajoute par la suite, « Nous revendiquons un réel statut de salariés autonomes avec des vrais droits sociaux, à la place ils nous offrent des assurances privées pleines d’astérisques et de petits caractères ».
En face, Deliveroo réagit en soutenant qu’il s’agit plutôt d’accompagner la bonne marche de la réglementation française ‘’autour du projet de loi mobilités qui donnera aux plateformes numériques d’offrir plusieurs avantages aux livreurs autoentrepreneurs’’. Selon ledit projet de loi mobilités, en son article 20, il est précisé que les plateformes de livraison ont la possibilité de proposer des droits sociaux de ce genre.

Des combats et des actions en justice

Les chartes facultatives de droits sociaux que les plateformes de livraison ont la possibilité d’instaurer, comme indiqué par l’article 20 du projet de loi de mobilités, sont fortement combattues par de nombreuses associations de travailleurs indépendants et même le Conseil National du Numérique. Elles sont perçues comme une fuite de requalification des statuts revendiquée par lesdites associations.
Cette année par exemple, Deliveroo a été condamnée aux Pays-Bas à redéfinir  les contrats de 2 000 livreurs. Même réaction du côté en Espagne où la plateforme a été coupable de ne pas avoir déclaré 500 livreurs dans la ville de Madrid. Une action qui lui aura ainsi permis de ne pas payer 1,2 millions d’euros de charges sociales.

En France également, plusieurs actions en justice tendent à se mettre en place afin d’obtenir de réelles requalification de contrats. Il est aussi reproché à la plateforme d’avoir baissé les tarifs des courses courtes et augmenté légèrement ceux des longues courses. Au final, ce changement de tarification se traduit par une baisse de 30 à 50% de leur rémunération.