Les Organisations




22 Décembre 2014

Les résultats d'une recherche menée par Dominic Barton, directeur chez McKinsey et Mark Wiseman, PDG du Canada Pension Plan Investment Board, et publiés dans un article de la Harvard Business Review à paraitre en janvier 2015, suggèrent que les conseils d'administration ne fonctionnent pas de manière optimale.


La nécessaire réforme des conseil d'administration
Malgré le scandale d'Enron et les rapports d'ONG sur la corporate gouvernance, les conseils d'administration ne fonctionnent pas mieux aujourd'hui qu'hier. Ils ne parviennent par à atteindre leur objectif essentiel, celui de donner une vision et un soutien stratégique aux managers pour créer de la valeur sur le long terme.
 
Seuls 34% des 772 dirigeants sondés par McKinsey en 2013 ont admis que les conseils auxquels ils participaient connaissaient la stratégie de leur entreprise. Et un petit 22% d'entre eux étaient au courant de la manière dont leur entreprise créait de la valeur. Une autre enquête menée en mars 2014 par McKinsey et le Canada Pension Plan Investment Board (CPPIB) a mis en exergue que le conseil d'administration était la principale source de pression sur leurs organisations par rapport aux performances financières de court terme, sous estimant par là même la création de valeur sur le long terme.
 
Il est temps de faire évoluer le conseil d'administration et d'amener les dirigeants à discuter d'innovations de rupture pouvant mener à de nouveaux produits, services, marchés et business models. Cela remplacera avantageusement, selon les auteurs, les discussions sur les performances financières espérées pour le trimestre suivant. Les entreprises basées dans les pays émergents semblent avoir une longueur d'avance sur leurs homologues occidentales. Leur conseil d'administration semble s'investir davantage sur le long terme et percevoir moins de dividendes au profit d'investissement. Si les conseils d'administration des entreprises occidentales faisaient de même en réduisant leurs réserves, ils contribueraient certainement à redynamiser la croissance.
 
Les auteurs ont repéré quatre facteurs d'évolution pour les conseils d'administration. Parmi ceux-ci, citons celui d'y faire rentrer les bonnes personnes. En effet, ces dernières années, de nombreux petits actionnaires ont fait remonter le manque d'éthique et d'indépendance des conseils d'administration. L'indépendance des membres des conseils d'administration devrait sans aucun doute être mieux garantie avant toute nomination. De la même manière, les conseils d'administration manquent d'experts sur le secteur concerné. De nombreux administrateurs manquent tout simplement d'expérience du monde des affaires, même sur un autre secteur. Trop d'administrateurs sont tout simplement trop généralistes et n'ont pas d'attrait particulier pour l'activité de l'entreprise où ils siègent. De ce fait, ils mettent souvent très longtemps (trop longtemps) à prendre la moindre décision...
 
En savoir plus :
"Where Boards Fall Short" - Dominic Barton & Mark Wiseman. Harvard Business Review, janvier 2015.