Avec l'arrivée des Chinois à la pointe de la technologie des trains à grande vitesse, le bon vieux TGV français a du mal à faire le poids. Ainsi, un rapport parlementaire propose la création d'un "Airbus des rails" pour résister à la concurrence chinoise, mais aussi nord-américaine. Alstom et Siemens sont les deux candidats naturels pour un tel consortium, mais ces derniers restent sceptiques...


L'"Airbus du rail" : un géant européen pour concurrencer les Américains et les Chinois
Le TGV perd son piédestal

Sur le millier de kilomètres de voie ferrée qui relie Wuhan à Canton, c'est à 312 km/h qu'évolue le Shinkansen, dernier né des trains à grande vitesse chinois. Une vitesse moyenne qui place ce dernier au même niveau que le TGV et qui le dépasse même tant les Chinois l'ont amélioré. Ainsi, le TGV s'incline devant ce train dont les Chinois affirment qu'il incarne la technologie la plus avancée en matière de train à grande vitesse. Le TGV jusqu'alors indétrônable craint désormais la concurrence sur les marchés internationaux. Et la France a raison de s’inquiéter, surtout lorsque l'ancien gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger plaide en faveur de l'acquisition du Shinkansen. Cela témoigne en effet de la fin d’une relation entre les trains à grande vitesse et la France. Tous les regards sont maintenant tournés vers la Chine. Mais impossible n’étant pas français, et le successeur du TGV, l'AGV prend déjà une génération d’avance sur le Shinkansen. L’auto moteur à grande vitesse d’Alstom (AGV) conserve d’ailleurs le record de vitesse fixé à  574,8 km/h et sera une arme de choix pour remporter des marchés à l’étranger. Il n'en demeure pas moins que le Shinkansen fait peur, et que l’organisation de la résistance face au train chinois se fera peut être par un rapprochement des constructeurs européens et des compagnies ferroviaires.

Vers un "Airbus du rail"

Certains s'accordent à dire qu'un rapprochement entre les compagnies ferroviaires et les constructeurs serait un atout considérable pour le développement du ferroviaire en Europe. Ainsi, à l'image d'EADS, Allemand, Français et autres pays européens pourraient collaborer afin de créer un géant des rails qui n'aurait pas peur de la concurrence asiatique et nord-américaine. Mais cela laisse sceptiques les principaux acteurs concernés, à savoir Siemens et Alstom qui sont de farouches concurrents et qui doutent de la viabilité économique d'un tel rapprochement. Un consortium serait tout de même envisageable, mais n'aboutirait qu'au terme d'un long processus de négociation qui laisserait le temps aux Chinois de prendre plusieurs longueurs d'avance. Alors en attendant, c’est l’AGV d’Alstom qui reste le meilleur argument de la France. Et là encore, même si sa vitesse de croisière commerciale peut être de 360 km/h, les coûts d’amélioration des infrastructures pour l’accueillir sur les lignes, ne se justifient pas forcement par les deux minutes trente de gagner aux 100 km. Alors que la Chine peut proposer des tarifs imbattables, il devient important que les choses avancent avec une envergure européenne. Ainsi, les députés préconisent une mutualisation des capacités d'étude des grands groupes en attendant des avancées concrètes en matière de rapprochement industriel.