Le regroupement de filiales ou le déménagement d’un lieu vers un autre pour des motifs de croissance n’est pas à prendre à la légère. Le quartier et l’implantation géographique ont une influence comportementale directe sur la productivité et la fidélité des collaborateurs.


Bien choisir l’implantation géographique de son entreprise
Bien plus que des économies : attention

Partir pour un nouvel endroit, souvent excentré revient à tirer sur le levier performance coût. Et ce n’est pas négligeable, là où le ratio entre les loyers à Paris intra-muros et la banlieue éloignée dépasse les 10, et en bonus avec une superficie plus importante.
Ces nouveaux sièges qui s’éloignent sont souvent baptisés « campus ». Il s’agit d’une nouvelle tendance où le pilotage par les coûts reste un enjeu majeur.

Et pourtant, il n’y a pas que le coût de l’immobilier. D’autres éléments peuvent évoluer. L’étude du cabinet de conseil Quartier libre a mis en évidence qu’ « une réduction de dix minutes du temps de trajet par jour permettrait pour le siège social d’une grande entreprise parisienne de gagner 1400 euros par collaborateur par an, et qui représente 25% de son coût immobilier annuel ».
Alors, si l’on prend la question dans l’autre sens, du point de vue de l’éloignement, il y a un rapport direct inversé entre le temps de trajet d’un côté, le coût immobilier par employé de l’autre. De ce point de vue, il y a forcément un juste milieu à trouver, d’autant que la productivité s’en trouve très fortement altérée.

Efficacité des salariés atteinte

Il ne suffit pas de s’éloigner pour payer moins cher de loyer : si les salariés ne sont plus motivés, c’est tout le moteur de l’entreprise qui s’en trouve encrassé. Les salariés subissent un déménagement, sans pour autant avoir été consultés.

Au contraire, améliorer la qualité de vie au travail, toujours selon l’étude de Quartier libre, peut procurer des « gains de productivité des collaborateurs de l’ordre de 5% ». Au-delà de la productivité il s’agit d’améliorer le bien-être et d’éradiquer toute souffrance sur le lieu de travail.
En cas de regroupement dans un autre lieu à la suite d’une fusion ou d’une « transversalisation » de l’organisation, la communication reste un élément essentiel. Et certains en ont fait les frais, comme l’agence MRM, spécialisée dans la relation client, a été regroupé dans les mêmes locaux que sa maison mère Mc Cann Worldgroup^. Les employés sont passés d’un luxueux hôtel particulier parisien à des locaux de bureaux à Clichy la Garenne. Les départs se sont multipliés et la productivité a baissé. La démotivation très présente des collaborateurs a suscité quelques interrogations, mais trop tard, il n’était pas possible de revenir en arrière.

D’autres ont aussi voulu moduler avec les bureaux nomades, sachant que tout le monde n’est pas présent au même moment sur le lieu de travail. C’est ainsi qu’une partie du siège de Renault a été délocalisée au Plessis-Robinson à 15km de Paris et 10km de son siège historique. Les places n’étaient plus attitrées, mais en fonction du besoin. Un compartiment tel un casier de piscine était disponible pour les salariés afin d’y laisser leurs objets de bureaux. Cette dégradation du milieu de vie professionnel peut provoquer des risques psycho-sociaux, et un turnover élevé. Ce peut être volontaire dans certains cas afin de favoriser les départs…