Après bourse mardi, Total Energie a fait savoir sa décision de mettre une croix sur tout achat de pétrole ou produits pétroliers russe au plus tard à la fin de l’année 2022. Cependant, le géant pétrolier s’abstient pour l’instant de se désister de ses participations dans ses actifs gaziers, d’autant plus qu’elles sont hautement stratégiques.

Total Energie de plus en plus mis à l’étroit, délaissé qu’il est, dans son effort de maintenir ses activités en Russie après les désinvestissements en série de BP, Shell, ExxonMobil notamment.


Total Energie arrête ses achats de pétrole et produits pétroliers russe : une décision surprenante et lourde de conséquences
Le candidat EELV à l’élection présidentielle Yannick Jadot n’avait pas manqué d’accuser l’entreprise de crime de guerre au moment où les ONG écologistes très mobilisées, s’évertuaient à faire pression sur son PDG Patrick Pouyanné. A cause de la surenchère du conflit, de son aggravation et peut être le boucan médiatique. Total Energie a affirmé qu’il mettrait un terme à tout achat de produits pétroliers, pourtant l’Union Européenne n’a pas mis sous embargo le pétrole, et que progressivement il suspendait ses activités en Russie.
Sachant que l’Europe importe 12% de son diesel de Russie, le groupe table sur des importations vers d’autres continents à titre de compensation notamment de Satorp, une raffinerie saoudienne dont il est actionnaire en même temps qu'Aramco.

Dans les actifs gaziers, pas de cession de participation

Pour ce qui est du gaz à proprement parler, Total Energie n’envisage pas de changer d’option. Il maintient la fourniture de l’Europe en GNL à partir de l’usine de YAMAL. Il s’agit d’un monumental site de liquéfaction de gaz dans la partie nord du pays. Il réalise une production depuis le mois de Décembre 2017, une bagatelle de 18 millions de tonnes de GNL par an. Il représentait en 2020 16,6% de la production annuelle de gaz de Total Energie.  

Selon Patrick Pouyanné c’est le gaz et non le pétrole qui représente 80% de la production d’hydrocarbure de Total Energie en Russie. Pour pouvoir sortir du pétrole selon lui, il faut se tourner vers les énergies renouvelables, mais également vers le gaz.  Le gaz naturel liquéfié est une activité majeure dans son plan vers la transition et l’abonnement où toutes formes de désengagements ne sont pas du tout en ligne avec le programme à long terme. Son investissement financier colossal en Russie en est une preuve évidente. Le groupe y a investi près de 20 milliards d’euros.