Le ministre des finances anglais, George Osborne a demandé une hausse de 11% du salaire minimum de son pays, et confirme la croissance en 2014 du Royaume Uni prévu à 2,4%.


La hausse du salaire minimum en Angleterre confirme les perspectives de croissance
Salaire minimum récent

C’est Tony Blair, premier ministre Britannique, qui a décidé en 1999 de créer le salaire minimum anglais. Il s’agit de l’équivalent du SMIC français, qui est né en 1950, compte-tenu de la reconstruction du pays à l’après-guerre.

Et le salaire minimum est un véritable succès économique outre Manche, puisqu’il a progressé de 75% depuis sa naissance et s’établit aujourd’hui à 6,31 livres de l’heure. Avec cette demande future de hausse de 11%, le salaire minimum dépasserait les 7 livres (8,40 euros). En France, il est de 9.53€ brut de l’heure.

Il faut aussi savoir que le salaire minimum anglais ne représente que 4% des salariés anglais. Ces salariés particuliers sont concentrés dans les secteurs des services, de l’entretien, de la distribution et de l’hôtellerie qui ne subissent que très peu la concurrence.

Conséquence d’une politique de rigueur très ferme

Depuis 2010, la politique du premier ministre David Cameron commence à payer. En effet, sa fermeté peut aujourd’hui être prise en exemple. 500 000 emplois fonctionnaires ont été détruits, et pourtant le chômage du pays ne dépasse pas les 7,5%. Par ailleurs, le salaire moyen en Angleterre a dégringolé de 8%.

Au-delà de cette rigueur qui a gelé la plupart des bonnes relations entre patronat et salariés, la création de richesse est au rendez-vous. Avec un Produit Intérieur Brut en hausse de plus de 2%, le Royaume Uni est un des pays les plus dynamiques de l’Europe de l’Ouest.

Certes, le pouvoir d’achat des consommateurs a globalement baissé, mais le chômage n’a pas explosé. Le tissu des petites et moyennes entreprises reste encore fébrile. Néanmoins, toutes les dispositions sont prises pour que les entrepreneurs ne licencient plus.

Une action très impopulaire et qui serait impossible sur le papier en France : conserver les salariés en réduisant les salaires plutôt que de les licencier. Certes en France, certaines entreprises ont eu recours à ce dispositif, mais l’entrepreneur devient complètement vulnérable lors d’un passage au tribunal des Prud’hommes en cas de contestation.

Réorganisation de la manière de travailler

La baisse des salaires a surtout touché les bas revenus. Ces derniers types de travailleurs sont prêts à accepter une réduction de leurs salaires ou de leurs primes, une dégradation de leurs conditions de travail, un temps partiel.
Comme l’indique le ministre Osborne « le travail paye ». Et même s’il ne paie que très peu dans certaines conditions, il ne s’agit pas de travailler pour rien.

En France, c’est un tabou. Des personnes en recherche d’emploi sont prêtes à travailler pour rien, afin de faire leur preuve et de se voir proposer un contrat de travail. Hélas, la proportion de travail gratuit en contrat salarié rémunéré ne présente que très peu d’élus. C’est donc aussi bien au salarié qu’à l’employeur de bien border les règles pour que tout le monde soit satisfait, et négocier sur la salaire minimum devrait être un automatisme.