Le forum Netexplo vient d’ouvrir ses portes à Paris, à l’UNESCO. Ce grand rassemblement des spécialistes de la toile offre la possibilité d’appréhender les net-innovations de demain. Et cette année, les applications qui tournent autour de la surveillance dans toutes ses formes affluent en grand nombre. Mais jusqu’où peut aller l’intrusivité pour l’utilisateur ?


Jusqu’où l’internet encore en pouponnière peut s’immiscer dans la vie quotidienne
Détecteur d’applications numériques devenues essentielles

Depuis 2007, Netexplo offre la possibilité de capter des projets à très forte innovation de rupture. L’observatoire Netexplo qui travaille avec des écoles et unniversités un peu partout dans le monde, fait remonter environ mille projets chaque année prototypes ou tout juste sur le point d’être lancés. Ce fut le cas de Twitter en 2007…

Netexplo permet ainsi de décerner des prix aux start-up spécialisées les plus innovantes. Cette année, une application révolutionnaire autour des images 3D prises avec des smartphones a été mise en évidence. Il s’agit de Mobile 3D Scanner, qui permet de prendre en photo, ou plutôt de scanner un objet 3D à partir de n’importe quel appareil de téléphonie mobile doté d’un appareil photo. Un nouveau business est né puisque les utilisateurs ont la possibilité de se faire rémunérer en photographiant des objets, des lieux ou des personnes qu’ils envoient sous forme de paquets de données au marketing des entreprises demandeuses via une autre application interface dénommée Click and Walk.
Dans un autre registre, l’application SimSensei qui a aussi été lauréate de Netexplo 2014 permet d’avoir un psy-ordinateur en face de soi. Cette application mise au point par une équipe américaine est destinée à des professionnels du monde médical ou para-médical afin d’identifier à distance des situations de mal-être psychique. Ce psy qui n’est autre qu’un avatar pose des questions tout à fait précises, et le logiciel d’intelligence artificielle analyse par la webcam les expressions du visage pour ensuite identifier s’il existe un problème psychique.

Permis de rentrer dans la sphère intime des individus

Jusqu’où va-t-on aller ? Les images 3D captées peuvent tout à fait revêtir un caractère confidentiel et mettre en difficulté sans le savoir des individus. Ainsi, le fait divers à l’entrée d’un « love hôtel », c’est-à-dire d’un hôtel qui se loue à l’heure, semble flagrant. Dans une enquête pour analyser la typologie des clients qui utilisent ce service, les pieds ont été photographiés. Les chaussures témoignent ainsi de la personnalité et du niveau socio-culturel de celui qui la porte. Et pourtant, diffusé sur le net, ces pieds si anonymes ne le sont pas forcément.

Et par exemple, l’application Sociometric Solutions n’a pas été distinguée à Netexplo. Et pourtant, c’est un projet porté par un brillant laboratoire de recherche du MIT. Cette application a pour but de réaliser une cartographie sociale dans une entreprise, grâce à un badge géolocalisé et à une caméra incrustée. Le comportement des employés, à savoir identifiés par la voix et leurs actions est analysé afin d’optimiser leur productivité.

Il ne s’agit pas de d’analyser à tout va pour améliorer tel ou tel paramètre qui procure une satisfaction. Il est nécessaire en premier lieu de respecter la personne, sa dignité et son intégrité dans tous les milieux sociaux, qu’ils soient sur le net ou en personne. Le chemin des applications sociales doit donc passer sans doute par une commission éthique au niveau mondial, et qui pour le moment est inexistante.