Après la nomination de Vitor Constancio au poste de vice-président de la Banque Centrale Européenne pour succéder à Lucas Papademos en fin mai 2011, le suspens s’installe actuellement en ce qui concerne la succession de Jean Claude Trichet, président de la BCE. L’Allemagne, aspirant à une ouverture pour Axel Weber, reste silencieuse face à la candidature de Mario Draghi.


Mario Draghi, pendu à la décision de l'Allemagne?
Mario Draghi, un CV qui impressionne

Si Mario Draghi n’a gagné jusqu’ici que peu de soutien pour sa candidature au poste de président de la Banque Centrale Européenne( BCE ), les raisons ne sont probablement pas une question de performances. Présentant un CV particulièrement bien rempli, l’italien détient à n'en pas douter les compétences pour un tel poste. En 1970, après avoir obtenu sa licence en Économie et commerce à l’université de Rome « La Sapienza », il poursuit ses études en Économie au Massachusetts Institute Technology pour devenir professeur d'université à Turin et à Florence. Membre du Conseil d’administration de nombreuses banques et entreprises, Mario Draghi brille particulièrement dans le domaine de la finance. Depuis l’année 2006, il est le gouverneur de la Banque de l’Italie, après avoir été le vice-président de Goldman Sachs entre 2002 et 2005. Pour certains, ce poste au sein de la quatrième banque d’affaires mondiale pourrait lui coûter sa candidature au poste de président de la BCE. Plusieurs scandales ont accompagné l’établissement depuis la crise économique.

Candidature de Mario Draghi, un soutien moindre

Le mandat de Jean Claude Trichet à la présidence de la BCE ne prendra fin qu’au mois d’octobre 2011, mais la course à la succession a déjà été entamée depuis plusieurs mois. Après la désignation de Vitor Constancio au poste de vice-président, l’Allemagne compte notamment sur l’ouverture pour faire propulser Axel Weber au sommet de la hiérarchie. Une suggestion qui, selon les rumeurs, serait soutenue par la France, mettant ainsi l’Italien Mario Draghi dans une situation assez délicate. Bien que pressenti pour le poste, avec un parcours particulièrement riche, le gouverneur de la Banque d’Italie ne bénéficie en effet d'un soutien relatif. Jusqu’ici, seul Franco Frattini, ministre des affaires étrangères italien a offert son appui. Les autres acteurs préfèrent rester dans le silence.

L’Allemagne refuse d’offrir son appui à Mario Draghi

Face à la candidature de Mario Draghi, l’Allemagne préfère rester à l’écart. Axel Weber, président de la Banque centrale allemande depuis 2004, constitue pour Berlin l’occasion idéale pour amélioration sa santé financière. Si l’on effectue une comparaison, il semble évident qu’Axel Weber manque d’expériences internationales, alors que le CV de Mario Draghi témoigne déjà d’une grande capacité à stimuler la croissance financière européenne. Convaincue de sa réussite, Angela Merkel continue de son côté à imposer ses exigences en Europe, refusant catégoriquement de soutenir officiellement le candidat italien. Pour Guntram Wolff, chercheur sur l’économie en Europe, la chancelière serait tout simplement agacée à l’idée que plusieurs postes politiques et économiques européens sont déjà occupés par des Italiens. Mme Merkel aurait toutefois affirmé voir Mario Draghi se retrouver à la tête du FMI. Une affaire à suivre…


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