D’après une étude parue lundi, le développement du métavers, un univers virtuel comparé par certains à l’internet du futur permettrait en une dizaine d’années d’ajouter 3 000 milliards de dollars au PIB mondial. Cependant ces travaux financés par Facebook regorgent de plusieurs hypothèses discutables.


Le métavers est-ce vraiment une idée qui vaudrait 3000 milliards de dollars ?
Une pluie de milliards sur l’économie réelle, ce serait l’œuvre d’un monde virtuel. Pour être précis, trois mille milliards en dix ans. Le métavers, célèbre acception d’univers virtuel promu par Meta (ex-Facebook) aurait la capacité de gonfler le PIB mondial de 2,8 % en dix ans d’après une étude sortie lundi 16 mai par Analysis Group. 
 
Sur la base des calculs des économistes, le métavers s’il était adopté participerait pour beaucoup a la croissance du PIB en Afrique à hauteur de 1 000 milliards de dollars d’ici 2031, augmenterait de 440 milliards de dollars le PIB européen ou encore plus de 500 milliards de dollars à celui des Etats-Unis sur la même période. La région la moins servie par la métavers serait l’Afrique subsaharienne vu que l’impact économique n’y serait que de 40 milliards de dollars.

Un paradis consumériste sans consommateur ?
 
 
Pascal de Lima économiste en chef pour Harwell Management, un cabinet de conseil économique estime qu’il s’agit là d’une étude intéressante et très opportune dans la mesure où ce genre de données même étant discutables ne sont pas toujours évidentes à l’avènement d’une nouvelle technologie. Cela permet au moins de poser le débat d’après lui. 
 
Avec métavers la véracité de ce concept est d’autant plus acceptable que des doutes et autres questionnements ne manquent pas d’être soulevés. De nombreux fantasmes sont aussi relevés à certaines occasions, ce qui sans conteste donne véritablement son sens à l’idée. 
De manière assez prosaïque le métavers regorge d’un aspect technologique qui donne la possibilité d’intégrer un monde persistant en ligne où toute réalité peut se remettre en question et devenir virtuelle. Les utilisateurs sont censés pouvoir communiquer, travailler, jouer, voyager ou même commercer dans le métavers.

De la technologie à un monde en ligne 
 
Que d’imaginations et que d’ambitions ! Selon Pascal de Lima les auteurs ont rendu une copie très sérieuse qui a l’ambition d’être rigoureuse. Il s’évertue à faire des démonstrations très alléchantes. On extrapole, on défie l’internet. On a estimé l’apport économique de l’internet mobile dans chaque pays en faisant une comparaison entre le taux de pénétration de cette technologie et la progression du PIB entre 2007 et 2019.  
 
Pour Pascal de Lima il y’a un gros problème d’honnêteté intellectuelle à divers niveaux. Les auteurs soulignent des corrélations entre la hausse du PIB et l’adoption des smartphones même si cela ne signifie pas qu’il y’a un lien de cause à effet. Rappelons que Pascal de Lima est économiste et auteur de « Capitalisme et Technologie : les liaisons dangereuses ». 
 
La comparaison avec l’Internet mobile a ses limites. Personne ne peut présager de l’ampleur du ou des métavers et comparer cela à l’internet mobile permet de banaliser le phénomène.