Les Stratégies




8 Septembre 2014

Air France se lance dans les filiales à bas coût et délocalisées. Telle a été en substance l'annonce de son conseil d'administration le jeudi 5 septembre.


Air France veut s'affirmer dans le low cost
Le projet repose sur la création de la société Transavia, une filiale d'Air France transeuropéenne qui emploierait principalement du personnel local. Pour démarrer ce nouveau développement, 3 premiers aéroports sont ciblés : Porto, Lisbonne et une ville allemande, et 15 aéroports sont à l'étude. A terme, ce sont 15 aéroports qui devraient accueillir une entité Transavia Europe. Air France espère ainsi tirer son épingle du jeu sur le terrain du low cost, à l'instar de Ryanair ou d'Easyjet qui sont bien établis sur toute l'Europe.
 
Le démarrage de Transavia Europe est prévu pour 2015. Transavia existe déjà en France et aux Pays-Bas, il s'agit donc ici, avec Transavia Europe, de cibler un maximum de pays hors France et Hollande. La particularité de ce projet, c'est le recrutement de personnels locaux sur la base de contrats de travail locaux. C'est un Hollandais qui sera chargé de la coordination de l'ensemble du projet et l'activité low cost d'Air France continuera de s'appeler Transavia. Le directeur du groupe Air France, Alexandre de Juniac est ambitieux. Il souhaite que sa flotte dépasse les 100 avions d'ici 7 à 8 ans.
 
Alors que les pilotes de ligne sont déjà inquiets au sujet de la filiale Transavia France, craignant qu'elle ne se développe au delà des 14 avions, limite fixée par négociation au démarrage de la filiale, en 2007, l'annonce de ce nouveau projet provoque des remous. Le syndicat national des pilotes de ligne a déposé un préavis de grève de 5 jours, du 15 au 20 septembre. Outre les problèmes de rémunération et de statut des pilotes, très différents entre les lignes régulières et les lignes à bas coûts, les syndicats SNPL et Spaf s'opposent au projet arguant qu'il s'agit d'une délocalisation pure et simple. Ils ne voient pas, à ce jour, comment Transavia compte développer son activité sans attaquer un jour ou l'autre l'activité moyen-courrier d'Air France.
 
A noter également que le conseil d'administration a, ce même jour, indiqué qu'il décidait de retirer 5 appareils de fret aérien de sa flotte d'ici à 2016. "A cet horizon, le groupe opérera cinq avions tout cargo: deux Boeing 777F à Paris et trois Boeing 747ERF à Amsterdam, contre une flotte de 14 avions en 2013", précise la direction. Une solution de reclassement en interne est à l'étude pour tous les personnels impactés par cette décision stratégique.