Le TGI de Mulhouse a placé en redressement judiciaire le groupe Mobilier européen qui gère les enseignes Atlas, Fly et Crozatier. Un nouveau coup dur sur un marché en net repli.


Turbulences sur le marché du meuble en France
Treize repreneurs seraient intéressés pour la reprise d'une partie des 101 magasins du Groupe Mobilier européen qui emploie aujourd'hui 2 168 personnes. Ce groupe est le 4ème plus gros acteur du marché du meuble en France et a réalisé un chiffre d'affaires de 744 millions d'euros en 2013. Propriété de la famille Rapp, il s'était mis volontairement en procédure de sauvegarde en juin dernier avant d'être en redressement judiciaire depuis une semaine. Il devient donc urgent pour le groupe de céder ses actifs. Aujourd'hui, 57 magasins seraient susceptibles d'être repris alors que les propriétaires avaient pensé un moment pouvoir vendre l'ensemble du réseau.
 
Les éventuels repreneurs doivent préciser leur offre d'ici au 7 octobre. But, actuel n°3 du secteur, a manifesté sont intérêt pour pouvoir développer plus avant son réseau de franchisés, les "But Cosy", destinés à s'installer dans des villes moyennes. L'autre acteur de poids, Conforama, n°2 français, avait déjà racheté un magasin Fly et 8 magasins Atlas en France début 2014, en plus de 19 autres magasins Fly acquis en Suisse. Mais les emplacements parfois stratégiques de certains magasins Fly, notamment en proche banlieue parisienne, pourraient intéresser également des groupes fonciers.
 
Le marché du meuble en France est malade. Il a reculé de 13% depuis 2012 et subit la politique de prix d'Ikéa, de Conforama et de But. Le président de la fédération du négoce de l’ameublement et de l’équipement de la maison (FNAEM), Didier Baumgarten, qualifiait la situation de très difficile dès le début 2014. Le meuble a selon lui subit la crise de plein fouet. Les adhérents de la Fnaem représentent 38 enseignes, 2 700 points de vente et 80% de part de marché. Depuis l'an dernier, ces adhérents ont perdu environ 5% de magasins.
 
En août 2014, la filière meuble appelait directement le gouvernement à mettre en oeuvre en urgence des actions de soutien : "Nous réclamons, à l’instar de ce qui se fait avec de bons résultats en Italie depuis 2013, la mise en place d’une réduction d’impôts pour l’achat de meubles neufs. Ainsi que l’autorisation temporaire de casser son Plan Epargne Logement (PEL) pour réaliser ces achats".