Les Stratégies




5 Janvier 2015

L’entreprise UberPop a au moins déjà réussi une chose, c’est de faire parler d’elle. En bien, mais aussi en mal.


Uber : moins urbain qu’il n’y paraît
 Créée aux Etats-Unis en 2009, cette société de « covoiturage » payant entre particuliers et chauffeurs privés tente de s’implanter un peu partout dans le monde avec des fortunes diverses. En Espagne elle a suspendu temporairement son offre payante afin de respecter une décision de justice rendue au début du mois de décembre 2014. Les tribunaux avaient été saisis par l'association des taxis de Madrid, qui accusait l'entreprise de concurrence déloyale. En Hollande, Uber a également été interdit par la Cour de commerce de La Haye qui, dans un communiqué, a déclaré « Les conducteurs qui transportent des personnes dans une voiture contre paiement et sans licence enfreignent la loi ».
 
En France, une nouvelle loi de réglementation de la profession de taxi et des VTC (loi Thévenoud) est entrée en vigueur le 1er janvier 2015, et aurait du théoriquement empêcher la société d’exercer. Cependant, en raison de plusieurs recours juridiques qu’elle a intentés, elle continue ses activités au grand dam des taxis.  
 
Au départ l’idée semble simple et se traduit par une application à télécharger sur un smartphone. Celle-ci permet de réserver un véhicule pour se déplacer en ville. Elle propose même de calculer une "Estimation du prix" et affiche « un montant approximatif selon la durée estimée et la distance, pour éviter toute mauvaise surprise ». Encore faut-il prendre le temps de le faire et, si l’on en juge par les réactions des utilisateurs sur les réseaux sociaux, tout n’est pas aussi évident. Pendant les fêtes de fin d’année les tarifs ont été fortement majorés à Paris et nombre de clients se sont plaints de tarifs prohibitifs appliqués en cette période.
 
Même stratégie commerciale agressive en Australie comme le raconte Paris Match  : « alors qu’une prise d’otages a lieu en plein cœur de la ville de Sydney, Uber a imposé une flambée de ses tarifs aux personnes fuyant le centre-ville, en état de siège. Selon le site d’information australien «Mashable», Uber a exigé jusqu’à quatre fois le tarif habituel pour une course minimum de 100 dollars australiens (65 euros), lorsque la nouvelle d’une prise d’otages dans un café de Martin Place, au cœur de Sydney, s’est répandue dans les médias. Par exemple, un trajet centre-ville / aéroport était facturé 185 dollars soit plus de trois fois le prix ordinaire. » 
 
Plus grave, le recrutement des chauffeurs semble lui aussi poser quelques problèmes. En Inde, à New-Delhi, le service Uber a été interdit après le viol présumé d’une jeune femme par l’un de ses chauffeurs. Un autre cas a été signalé à Boston. On va certainement entendre encore parler d’Uber, soutenu par des investisseurs comme Lowercase, Benchmark, Goldman Sachs ou Google ventures.