Avant 2012, Peugeot était la première marque automobile en Iran, et ce pays était également le terrain privilégié de sa production étrangère. Cela jusqu’à son retrait du pays à cause des sanctions infligées. Le retour de Peugeot en Iran est donc symbolique même s’il a fallu pour cela payer 430 millions d’euros d’intérêts.


Peugeot se réhabilite en Iran grâce à 430 millions d'euros
 Pourquoi Peugeot a quitté l’Iran

Partenaire avec le groupe Iran Khodro sur plus de trois décennies, Peugeot détenait 30% du marché de l’automobile dans le pays. Un record de la marque française qui n’a jamais eu autant de succès ailleurs que dans ce pays où il liquidait 22% des volumes de sa production. Mais en 2012, le groupe français quitte brusquement le territoire. Les raisons qui ont été avancées sont essentiellement des problèmes de financement des activités du groupe car à ce moment justement l’Iran subissait des sanctions internationales sur les transferts bancaires de la part de l’Europe. Toutefois on soupçonne également une puissante action de lobbying de la part des Etats-Unis et par l’entremise de General Motors qui possède une partie du capital de Peugeot.
 

Nouvel accord et retour à la normale

Le nouveau contrat que vient d’annoncer Carlos Tavares, le président du directoire de PSA porte sur la création d'une coentreprise avec le constructeur Khodro (ICKO) pour régulariser la production des voitures actuellement produites sur le sol iranien et préparer la fabrication locale de nouveaux véhicules. En effet, après le départ de Peugeot, la production automobile de ICKO a énormément baissé et le groupe iranien a été obligé d’utiliser des pièces venues de Chine pour construire des modèles 405 et 206 contrefaites. Cette stratégie a permis de compenser un tant soit peu les lourdes pertes qu’a connu l’Iran. Avec ce nouveau contrat, Peugeot va aider à rétablir l’usine de Téhéran et relancer une nouvelle production d’authentiques 301, 208 et 2008. Le groupe français espère ainsi reconquérir le pays et regagner son positionnement stratégique dans la sous-région.
 

Une reconquête qui passe par le paiement d’indemnités

Il faut dire que l’Iran n’avait pas bien digéré le départ de PSA de son territoire. Cela avait considérablement affecté sa production automobile et ICKO n’avait plus eu de pièces détachées pour maintenir sa production. D’ailleurs les responsables iraniens n’étaient pas prêts à faire table rase de tout ce qui s’est passé et ils l’ont bien fait savoir. C’est ainsi que Peugeot a été obligé de payé 430 millions d’euros d’indemnités pour regagner sa place en Iran et pouvoir à nouveau travailler avec Iran Khodro. Cependant, cet argent ne sera pas versé en cash mais prendra plutôt la forme de prestations de services et de remises de dettes. C’est ainsi que plus de 300 millions d'euros porteront sur la modernisation des installations et la formation du personnel de la nouvelle entreprise. De quoi repartir de bon pied entre PSA et l’Iran.