Jeudi 20 mars, le Groupe de Martin Bouygues a déposé une nouvelle offre pour racheter SFR, alors que Numéricable et Vivendi, la maison mère de SFR sont en négociations exclusives.


La nouvelle offre de rachat de SFR par Bouygues devient très alléchante
L’union fait la force

Martin Bouygues est un homme pugnace, puisque l’annonce de Vivendi de traiter avec Numéricable ne lui a pas fait baisser les bras. Et son premier coup de maître de s’entendre avec Free pour céder à ce dernier ses antennes relais ne s’arrête pas là.
Le Groupe de BTP a révisé son offre avec le grand soutien de l’Etat, non seulement de M. Montebourg, le Ministre du redressement productif, mais également de la Caisse des Dépôts et Consignations. Les grands industriels familiaux ont également apporté leur soutien, et pas des moindres, puisqu’il s’agit de l’homme d’affaires François Pinault et de la famille Decaux.

Cette union « à la française », montre encore que le tissu des affaires français reste tout à fait cohérent et possède plus d’un tour dans son sac pour ravir la mariée. Au moment même où la jarretière a été délibérément jetée sur Patrick Drahi, le Président de Numéricable-Altice, Martin Bouygues est en train de la prendre au vol.
La manœuvre très habile et cohérente, devrait déstabiliser Jean-René Fourtou, le Président de Vivendi qui était déjà en train de finaliser le contrat de mariage devant les avocats.
Bouygues a relevé son offre dans la composante numéraire, c’est-à-dire la part de cash. Ainsi, Bouygues Telecom propose 1,4 milliards d’euros de que l’autre prétendant Numéricable. Ainsi, Vivendi ne détiendrait plus que 21,5% issue du rapprochement Bouygues Telecom-SFR, alors que celle de Numericable obligerait Vivendi à conserver 10% de plus du couple nouvellement marié.

Stratégies et coups bas

La colère de Martin Bouygues a laissé place à une stratégie élégante pour retourner la situation. Un véritable stratégème où Numéricable se prendrait les pieds dans le tapis installé en forçant le mariage sous influence.
En effet, selon le journal Le Monde daté du 22 mars 2013, « le camp Bouygues est persuadé que Numericable a eu accès au contenu de son offre avant de déposer la sienne ». De plus, M. Drahi avait affirmé à la veille du dépôt de son offre qu’il ne « relèverait pas son offre » qu’il avait médiatisé dans le journal Les Echos. Or, ce n’est pas ce qui s’est passé puisque l’offre a été surenchérie de 850 millions.

Tous les coups sont bons à partir du moment où les règles de négociations et de dépôt sont respectées. Dans ce climat, il serait judicieux que la transparence l’emporte et ainsi, le fiancé légitime Bouygues devrait bien reprendre sa bien-aimée convoitée qui a été enlevée sous le nez de tout le cortège nuptial. SFR n’a jamais été aussi désirable.