Les Stratégies




3 Mars 2011

Hydro-Québec a enregistré une lourde perte lors de la crise du verglas de 1998 qui a plongé plus d’un million d’abonnés dans le noir. Il a fallu à Hydro-Québec un mois pour rétablir le courant sur tout le réseau. Afin de mieux affronter les tempêtes de verglas, la société d’État a désormais renforcé toutes ses infrastructures.


Hydro-Québec : la leçon de la crise
La crise du verglas

En 1998, une pluie verglaçante tombe dans l’est du Canada durant 5 jours consécutifs, du 4 janvier jusque dans la soirée du 10 janvier. Cette pluie due à différentes perturbations météorologiques a alors généré du verglas pouvant atteindre 110 mm d’épaisseur à certains endroits. Les installations les plus touchées ont été les lignes électriques qui alimentaient plusieurs milliers de foyers canadiens et autres entités en électricité. Les pannes de courant commencent le 5 janvier, les lignes se rompant sous le poids de la glace accumulée. Le lendemain, environ 650 000 habitants du Québec et de l’Ontario sont plongés dans le noir. Après l’effondrement de plusieurs pylônes, la panne électrique atteint Montréal le 7 janvier 1998.

Plusieurs institutions et commerces ferment alors leurs portes et plus d’un million d’abonnés Hydro-Québec sont privés d’électricité. Le 9 janvier, on estime à 1,4 million le nombre d’abonnés québécois plongés dans le noir. L’approvisionnement en eau de la ville de Montréal est gravement perturbé, les stations de pompage n’étant plus servies en électricité. Au 10 janvier, la panne touche 50 % de la population québécoise. 4 000 abonnés du Nouveau-Brunswiwk sont également privés de courant le 12 janvier. Hydro-Québec commence à rétablir le courant à partir du 14 janvier, mais les réparations s’avèreront difficiles et longues. Le courant ne sera complètement rétabli que le 8 février, la crise du verglas ayant alors duré un mois entier.

Comment Hydro-Québec s’est-elle organisée ?

Après la crise du verglas qui a coûté cher, à la population et au gouvernement canadiens, et plus particulièrement à Hydro-Québec, des mesures ont été prises afin de limiter les conséquences d’un tel cataclysme. En effet, depuis cette crise, Hydro-Québec a renforcé son système de transport à haute tension. Pour rappel, la tempête de verglas aura endommagé 116 lignes Hydro-Québec, 1000 pylônes en acier, des milliers de transformateurs, 350 lignes de son réseau de distribution, etc. En 2003, André Caillé, directeur d’Hydro-Québec, affirme qu’après les travaux de renforcement entrepris jusque-là, la société d’État mettrait 10 fois moins de temps pour rétablir entièrement le courant si une autre tempête de verglas devait sévir. Le réseau est désormais capable de supporter jusqu’à deux fois plus de verglas qu’en 1998, a-t-il confirmé.

Le renforcement de l’ensemble du réseau entre notamment dans le cadre d’un plan à long terme établi par Hydro-Québec. Ce plan prévoyait en l’occurrence des travaux pour un montant de 900 millions de dollars canadiens entre 1999 et 2007. 200 millions de plus seront consacrés à un projet de mise en place d’équipements de déglaçage et à un projet d’interconnexion avec l’Ontario. Cette dernière permettra d’exporter ou d’importer de l’énergie en grande quantité si une catastrophe s’abattait dans la région. Par ailleurs, le renforcement des réseaux d’Hydro-Québec suit de nouvelles normes de sécurité, prenant en compte le facteur du vent s’ajoutant au verglas qui pèse sur les lignes. Désormais, les lignes et les pylônes peuvent supporter une charge limite de 65 mm de verglas, et plusieurs pylônes « antichute en cascades » ont été installés.