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5 Juin 2012

Ce qui devrait bientôt changer chez Air France
Air France KLM doit recapitaliser

À la clôture des comptes du 31 décembre 2011, les commissaires aux comptes de la filiale Air France KLM ont fait état d'une recapitalisation obligatoire dans les deux ans. En effet, la filiale accuse un manque de fonds propres au regard des exigences du code du commerce. Les fonds propres doivent en effet représenter plus de la moitié du capital social. Or, les comptes de 2011 d’Air France KLM montrent que la holding est bien en dessous du seuil autorisé. Ainsi, selon les procédures usuelles, une assemblée générale réunira bientôt les comités d'administration d'Air France et Air France KLM, pour décider de la poursuite des activités de l'entreprise. Deux solutions sont envisageables, à savoir que pour rehausser la part des capitaux propres à la moitié du capital social, il faut soit recapitaliser soit réduire le capital social. Dans les rangs d'Air France, l'on sait déjà que les activités de l'entreprise ne s'arrêteront pas, suite à cette assemblée générale, mais cette dernière témoigne d'un problème d'envergure qu'il s'agit de considérer avec la plus haute importance.

Un problème au niveau des comptes sociaux

Le fait qu'Air France se retrouve dans l'obligation de recapitaliser est certes un signe de défaillance, mais cela ne veut pas dire que la faillite guette l'entreprise! En effet, il s'agit d'une défaillance à l'égard du code du commerce français, qui ne serait pas vue comme telle dans d'autres pays. Au regard des normes internationales (IFRS) sur les comptes sociaux, il s'avère que les fonds propres de l'entreprise dépassent largement la moitié du capital. Et cette défaillance aurait pu être évitée si la valeur de la participation du groupe Amadeus avait été considérée dans les comptes sociaux. Une participation de 850 millions d'euros (15,2 %) qui aurait évité l'obligation de recapitalisation. Ainsi, la situation est loin d'être désespérée, mais apporte des contraintes dont les administrateurs du groupe se seraient bien passés. Toujours est-il que le meilleur moyen pour éviter la recapitalisation, ou une réduction de capital consiste en un plan de restructuration réussi.

La piste du low-cost

Dans ses ambitions de reconquête du réseau domestique, Air France avait récemment lancé des lignes à bas prix. L'objectif étant de contrer les compagnies low-cost qui ne cessent de gagner des parts de marché. Mais à l'heure où la restructuration devient une priorité, le lancement d'une nouvelle compagnie low-cost pourrait bien servir à atteindre le double objectif de reconquête et restructuration. Deux scénarios seraient actuellement à l'étude avec comme base, une restructuration de la filiale mi-low-cost Transavia. Premier scénario envisageable : le développement d’une compagnie low-cost, sur les bases de Transavia, mais sous une autre marque. Cela nécessiterait une renégociation avec les syndicats des pilotes de ligne, sur les accords passés avec Air France en 2006. Et comme deuxième scénario envisagé, Air France créerait une nouvelle compagnie low-cost, laissant Transavia sur l'exploitation des réseaux « loisirs » vers le bassin méditerranéen, la nouvelle compagnie low-cost exploitant elle, les lignes « loisirs », mais sur les axes intraEurope.